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La très émouvante histoire d'Agathe et de Florentin
25 juin 2007

Première partie: De la difficulté de trouver une femme quand on est jeune et beau - Chapitre premier

Chapitre 1 : Ou un père-noël joue un grand rôle

La fête battait son plein dans la magnifique cour des Préfa, joyau d’architecture dont la très célèbre Ambassade de Franco-Allemagne avait bon droit de s’enorgueillir. On était en plein

midi

et, malgré la saison hivernale, l’air était si doux que le tendre gazon et les allées goudronnées étaient ça et là parsemées de femmes en grande toilette et d’hommes en habit discutant avec animation.

Soudain, le silence se fit : le jeune Florentin venait de pénétrer dans la cour des Préfa. Resté sur le haut du perron de béton poli qui surplombait la foule, l‘éphèbe laissa vaguer un regard mélancolique sur les groupes qui s’étaient après un bref silence de déférence remis à converser.

Florentin avait dix-sept ans et s’épanouissait dans toute la fleur de sa juvénile beauté. Il impressionnait les jeunes filles par la sveltesse de sa taille fine et souple comme un jonc et, sanglé dans un habit noir de bonne coupe, il montrait à tous la perfection de sa silhouette longiligne et nerveuse. Ses longs cheveux mouillés, noirs comme la nuit, flottaient librement sur ses épaules, et contrastaient avec la blancheur de sa peau et l’incarnat violent de ses lèvres. Il avait, comme à l’ordinaire, un maintien fier et hautain ; mais sous l’arcade de ses sourcils finement dessinés, brûlait un regard d’une tristesse ardente et infinie…

Pendant que, ses yeux noirs dans le vague, Florentin contemplait la société conviée à la réception, une jeune fille vêtue d’une robe de mousseline blanche avait gravit les quelques marches qui les séparaient.

- Bonjour, Florentin ! lui dit-elle amicalement, en lui tendant la main.

- Bonjour, Emeline, répondit-il d’un ton évasif en détournant la tête.

- Florentin, n’auriez – vous pas reçu un père Noël en chocolat dont la carte n’était pas signée* ? demanda Emeline d’un air espiègle.

- Oui, cela est vrai, dit Florentin en relevant brusquement la tête.

Emeline continait de se taire, le sourire aux lèvres…

-Vous Emeline ! Vous ! s’écria soudain le jeune homme avec un ineffable accent de joie.

L’autre partit d’un grand éclat de rire.

- Non, ce n’est point moi, répondit-elle une fois calmée. C’est l’une de mes amies

- En êtes-vous sûre ? lui demanda Florentin dont les joues pâles, sous l’effet de l’animation, s’étaient colorées d’un vermeil des plus vifs.

- Elle en parlait déjà un mois avant de vous envoyer ce père-noël…

- Elle… Est-ce que… bégaya le jeune homme, suffoqué par l’émotion. Savez-vous si…

- Elle vous aime, affirma son interlocutrice, et son regard était si droit et si franc qu’il n’était point permis de douter de ses dires.

- Si elle m’aime, je l’aimerai aussi ! s’écria-t-il dans un élan de bonheur. Si elle a pu garder en elle l’espoir que je la remarquerai un jour, alors je l’aime ! Imaginez vous ce qu’elle a dû subir ! Me croiser chaque jour, me voir, ne pas oser me parler… Et dire  que je ne l’ai pas su ! Que je n’ai jamais remarqué…

Un changement subi s’était opéré dans l’attitude du jeune homme. Il n’était plus ni taciturne ni mélancolique : au contraire, ses cheveux étaient désordonnés, sa poitrine se soulevait et s’abaissait au rythme précipité de sa respiration et, sous les longs cils noirs, ses yeux brillaient d’un éclat nouveau.

*C'est en effet un usage en Franco-Allemagne que de s'envoyer les uns aux autres des Père Noël en chocolat accompagnés de petites cartes de voeux au moment des fêtes.

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Commentaires
C
Emelineuh ! t trop grave lol ! A kan NOTRE histoire sur le net ? bisou bisou ! biento la rentré et jai un lot de bonne nouvelle... jtadore
La très émouvante histoire d'Agathe et de Florentin
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